Le syndrome des loges est une affection grave qui survient lorsque qu’une grande quantité de pression intervient à l’intérieur d’un compartiment ou loge musculaire. Les loges sont les groupes de tissus musculaires, vaisseaux sanguins, et nerfs des bras et des jambes.
Chaque loge est entourée et maintenue en place par du tissu épais appelé aponévrose. Étant donné que l’aponévrose ne se dilate pas, le gonflement dans une loge entraîne une pression contre les structures à l’intérieur de la loge.
Le syndrome des loges intervient principalement dans l’avant-bras ou la jambe.
Causes
Le syndrome des loges se développe lorsqu’il y a un saignement ou un gonflement dans une loge. Cela peut entraîner l’accumulation de pression à l’intérieur de la loge, ce qui peut empêcher le sang de circuler. Si elle n’est pas traitée, il peut s’ensuivre une lésion permanente étant donné que les tissus musculaires et les nerfs ne vont pas recevoir les nutriments et l’oxygène dont ils ont besoin.
Types
Ce type de syndrome des loges survient généralement suite à une blessure majeure. Dans de cas rares, il peut aussi se développer après des blessures mineures. Vous pouvez développer un syndrome des loges aigu :
- suite à une fracture ;
- après une blessure qui écrase le bras ou la jambe ;
- suite à un hématome musculaire important ;
- suite au port d’un plâtre ou d’un bandage serré ;
- si vous buvez beaucoup ou si vous consommez des drogues (l’un de vos vaisseaux sanguins peut se bloquer pendant que vous dormez ou lorsque vous êtes allongé(e) après une perte de connaissance).
Syndrome des loges chronique (à l’effort)
L’exercice, notamment s’il implique des mouvements répétés, peut provoquer ce type de syndrome des loges. Bien qu’il survienne plus fréquemment chez les gens de moins de 40 ans, il peut se développer à n’importe quel âge. Vous êtes plus à risque de développer un syndrome des loges chronique si vous participez à des activités telles que natation, tennis, ou course à pied. Les séances de gym intenses et fréquentes peuvent également augmenter votre risque.
Le lien entre l’exercice et cette pathologie n’est pas complètement compris. Toutefois, les causes possibles incluent :
- la façon dont vous bougez lorsque vous faites certaines activités ;
- le fait d’avoir une aponévrose plus épaisse que la moyenne ;
- le fait d’avoir des muscles très développés ;
- le fait d’avoir une pression élevée dans les veines.
Symptômes
La douleur qui ne s’améliore pas après la prise de médicaments ou en gardant la zone blessée surélevée est le symptôme le plus courant. Elle peut s’aggraver lorsque vous faites des étirements ou que vous utilisez le muscle blessé. D’autres symptômes incluent la sensation de compression dans le muscle, de brûlure ou de picotements dans la peau autour de la zone concernée.
Les symptômes du syndrome des loges aigu avancé incluent l’engourdissement et la paralysie. Ceci est généralement le signe d’une lésion permanente.
Syndrome chronique des loges
Le symptôme le plus courant de ce type de syndrome des loges est une douleur ou des crampes à l’exercice. La douleur ou les crampes disparaissent généralement 30 minutes après l’arrêt de l’exercice. Si vous continuez à pratiquer l’activité qui cause votre condition, la douleur peut progressivement durer plus longtemps après avoir arrêté l’activité.
D’autres symptômes regroupent :
- avoir du mal à bouger les pieds, le bras ou la zone concernée ;
- engourdissement ;
- saillie prononcée dans le muscle affecté.
Complications
Le syndrome des loges aigu exige une attention médicale immédiate pour soulager la pression. Une lésion permanente des muscles et des nerfs peut se développer entre 12 à 24 heures après le début de la condition.
Syndrome des loges chronique
Le syndrome des loges chronique n’est pas considéré comme une urgence, mais vous devez signaler à votre médecin tous symptômes que vous ressentez. N’essayez pas de faire de l’exercice si vous avez mal, étant donné que cela peut endommager de façon permanente votre muscle, vos vaisseaux sanguins et vos nerfs.
Diagnostic
Votre médecin pratiquera un examen physique pour vérifier les signes de syndrome des loges aigu ou chronique. Par exemple, il pourra pincer la zone blessée pour déterminer la sévérité de votre douleur.
Il pourra également utiliser un manomètre muni d’une aiguille pour mesurer la pression dans votre loge Le médecin doit prendre la pression pendant que vous pratiquez l’activité qui provoque une douleur à la jambe ou au bras, et une fois que vous l’avez terminée.
Il est possible qu’on vous fasse également passer une radiographie pour éliminer d’autres pathologies.
Traitement
L’intervention chirurgicale est la seule option de traitement pour ce type de syndrome des loges. Elle consiste à ouvrir l’aponévrose afin de réduire la pression dans la loge. Dans les cas sévères, votre médecin devra attendre la résorption de l’œdème avant de refermer l’incision. Si vous développez cette pathologie à cause d’un plâtre ou d’un bandage serré, il devra être retiré ou desserré.
Syndrome des loges chronique
Le médecin pourra tout d’abord essayer des méthodes de traitement non chirurgicales. Notamment :
- kinésithérapie pour étirer le muscle ;
- talonnettes ;
- médicaments anti-inflammatoires ;
- changer le type de surface sur lequel l’exercice est pratiqué ;
- participer à des activités à faible impact dans le cadre des exercices réguliers.
Si ces méthodes ne fonctionnent pas, il est possible que vous ayez besoin d’une intervention chirurgicale. Cela consisterait à pratiquer une petite incision dans l’aponévrose ou à retirer une partie de l’aponévrose pour soulager la pression. L’intervention chirurgicale est généralement plus efficace que les méthodes non chirurgicales pour traiter le syndrome des loges chronique.